interview en 2000
Cécilia Cara
"Jamais je ne me tuerais par amour !"
Longue chevelure d'or, teint diaphane et voix douce, Cécilia Cara ne pouvait être que Juliette. Un vrai comte de fées ! Pourtant, si pour la France entière elle est l'incarnation idéale de la jeune fille aux amours impossibles, il reste un endroit où d'irréductibles cannois ne voient en elle que la petite Cécilia, l'amie de toujours...
La petite cannoise, élevée à La Bocca, est retournée au pays ! Ce voyage de retour, elle l'attendait depuis longtemps. Non pas que la vie à Paris lui pèse. Ses journées, rythmées par les répétitions de "Roméo et Juliette", sont trop courte pour lui laisser le temps de s'ennuyer. Entre les tisanes au miel, les exercices vocaux, les entraînements de danse et les répétitions en elles-mêmes, elle a à peine le temps de profiter du petit meublé où elle s'est installée avec sa mère, Joëlle, à quelques minutes en bus du palais des congrès où elle a pris pension pour quelques mois de représentations à guichets fermés. Non, disais-je. Ce qui lui pèse, c'est cette séparation d'avec ses amis, sa famille, et surtout l'homme de sa vie. Il s'appelle Patrick, travaille à la mairie de Cannes au service des permis de construire et... c'est son père ! "J'ai parfaitement conscience du sacrifice qu'ont fait mes parents pour me permettre de réaliser mon rêve. Pour pouvoir travailler à plein temps, j'ai été obliger de m'installer à Paris, accompagnée de ma mère parce que je ne me voyais pas vivre seule à 16 ans. Mon père devait nous rejoindre tous les week-end. Mais finalement, il ne "monte" qu'une semaine sur deux. C'est dire combien j'était impatiente de retourner à Cannes. Voir ma famille, mes copains et la mer !"
Le 23 Décembre dernier, elle abandonne donc sa famille d'adoption -la troupe de RetJ- pour retrouver sa chère croisette. Noël en famille, entre ses grands-parents maternels, du Cannet, et paternels, de Cannes-ville, puis quartier libre pour la St Sylvestre. C'est avec ses potes du lycée Stanislas, où elle étudiait encore l'année dernière, que Cécilia est passé au nouveau millénaire, sans oublier une seconde ses deux amies d'enfance, Cindy et Coralie, avec qui elle formait le groupe des 3 C. Puis, c'est le cœur léger qu'elle a retrouvé Paris, au tout début du mois de Janvier, pour reprendre sa place sur la scène du Palais. Enfin, pas tout à fait sur scène puisque les dernières répétitions de l'année ont eu lieu au troisième sous-sol du bâtiment. Qu'importe pour la jolie Cécilia qui sentait frémir en elle l'impatience de se retrouver enfin sur scène et d'entrevoir, dans la salle, la foule d'amis venue la soutenir. "Ils devaient être au moins 150. Ma famille, mes copains et même des profs et des pions du lycée". Une belle preuve d'amour pour celle qui soutient mordicus n'avoir toujours pas trouvé son Roméo. L'aurait-elle voulu, elle n'en aurait pas eu le temps ! Car les choses se sont enchaînées à la vitesse du son. Sa première télé, elle la faisait le 11 Juin 1999, dans l'émission "Graines de star". Deux semaines plus tard, elle auditionnait pour le rôle de Juliette. Et depuis, c'est la course ! Mais, loin de s'en plaindre, elle a pris l'habitude des contraintes de son nouveau métier, se pliant à la discipline des répétitions, souriant aux journalistes qui lui demandent s'il y a quelque chose entre Damien Sargue et elle. Et Juliette, elle te ressemble ? "Non, Damien n'est pas mon petit copain. Quant à Juliette, j'ai l'âge du rôle. C'est une femme-enfant, qui va jusqu'au bout des choses. Un peu comme moi. Sauf que moi, jamais je ne me tuerais par amour ! J'aime trop la vie pour ça !"
Le soir de la première, dans les coulisses du Palais des congrès, une troupe d'irréductibles cannois se pressait autour de la jeune fille aux cheveux d'or. Pour rien au monde ils n'auraient manqué l'événement. Et ce soir-là, c'est pour eux que Cécilia a chantée. Leur Cécilia dont ils savent que, malgré le succès, elle n'a pas changé. Mais alors, vraiment pas !