Comment lui
dire qu’on l’aime ?
Après Philippe, Damien et Cécilia,
voici la suite et la fin de notre série d’interviews des protagonistes de Roméo
et Juliette avec Benvolio, alias Grégori Baquet. C’est avec son franc-parler et
sa grande gentillesse qu’il s’est confié à Voice sur ses projets persos, au
moment où la tournée de la comédie musicale, version originale, arrive à sa
fin…
D’où es-tu originaire ?
Je suis né à Paris, d’origine française par mon père qui est de Villefranche sur Saône et d’origine russe par ma mère. Je suis moitié vodka, moitié beaujolais ! (rires)
Et tu préfères quoi ?
Je n’ai pas de préférence puisque les deux m’ont apporté pas mal de choses… Le français, la nationalité et le russe peut-être un caractère un peu plus slave. J’ai pourtant refusé d’apprendre cette langue pendant pas mal de temps à cause de ce côté excessif : on s’engueule, on pleure, on rit et on s’embrasse. Ca m’énervait…
Pourtant c’est la vie…
Oui mais je crois que c’est parce que j’étais un peu plus réservé. Et puis ça vient aussi du fait qu’à l’école on a beaucoup étudié Tchekov et tout le monde me disait : « C’est génial Tchekov ! » et je leur répondais : « Oui, mais c’est comme à la maison ! » (Rires) Tu sais le côté un peu mélo des grandes tragédies, quand tout le monde s’emporte ! C’était moins exotique pour moi ! (Rires) J’ai été éduqué dans la religion orthodoxe. Tous les dimanches, j’allais à la messe. Je continue d’ailleurs à honorer les grandes fêtes et j’ai baptisé mon petit garçon, qui a bientôt 5 ans à l’église orthodoxe.
Ton papa Maurice Baquet est musicien, est-ce lui qui t’a donné envie de faire ce métier ?
Oui bien sûr… Mon père était violoncelliste et comédien et ma mère danseuse et chorégraphe. On est donc tous plus ou moins dans la lignée artistique. Mes deux sœurs chantent et mes frères travaillent dans les éclairages et la production. On a baigné dans une ambiance musicale parce que mon père nous a mis très tôt à la musique.
Quelles sont tes influences musicales ?
Je suis assez vieux jeu dans mes goûts. Je suis plutôt Rythm & Blues à l’ancienne et rock’n’roll ! J’aime beaucoup ZZ Top et Eric Clapton, aujourd’hui j’écoute Harry Connick Jr par exemple… En général des musiques un peu moins faciles d’approches…
Ca ne te dénature pas musicalement de jouer dans Roméo et Juliette ?
Pas du tout, parce que je trouve que la musique et les arrangements sont tout à fait honorables et dignes des plus grandes comédies musicales. Bon, à ^part un ou deux titres…
Comme celui que tu as défendu pendant plus d’un an ?
(Rires) Oui, « Les rois du monde »… C’est vrai que quand j’ai passé l’audition il y a 3 ans, j’ai chanté cette chanson et je me suis dit : « Pourvu que je n’aie jamais à la chanter ! » (Rires) Donc il se trouve que c’était plutôt mal barré ! Mais aujourd’hui je lui trouve des qualités et puis on s’amuse à la défendre sur scène chaque soir. Tu sais ça a quand même été une époque extraordinaire dans nos vies pour Damien, Philippe et moi. Et puis c’est le vrai démarrage de la comédie musicale…
Je me souviens qu’à l’époque tu refusais ce côté « boys band » ?
En fait, je ne m’attendais pas à une telle ampleur et c’est la réaction de certains fans à qui on devait tout qui m’a un peu dérangé…
Pourtant tu avais déjà gagné la notoriété grâce à « Extrême limite » ?
Oui mais ce n’est pas la même chose. Là, il y a un côté icône parce que les gens te voient sur scène et que tu es devant eux. Ca m’a fait bizarre, je ne m’attendais pas du tout à ça.
Et ensuite, il y a « Comment lui dire » qui tombe en 6ème extrait, plébiscité par les fans sur le site Internet du spectacle, alors que tu ne voulais plus de singles…
Oui, mais je suis content finalement parce que c’est une chanson que j’aime beaucoup et que je ne suis pas obligé de hurler, comme c’est la mode actuellement. Et puis les producteurs du spectacle ont l’air de vouloir me faire faire de la chanson. Pourtant ce que je recherchais dans Roméo et Juliette, c’était l’aspect théâtral. Alors il se trouve que c’est devenu une industrie du disque, mais ce n’est vraiment pas ce que je voulais au départ…
Penses-tu à ton album solo ?
Je travaille actuellement avec des auteurs et des compositeurs inconnus parce que je ne suis pas du tout dans la mouvance Obispo, etc… J’ai un cousin musicien qui a un parcours de musiques de films, comme ceux de Beinex, et avec qui je veux travailler. Je vais essayer d’écrire un peu ou de mettre mon nez dans la musique, mais je ne vais pas me précipiter de toutes les façons…
Où en es-tu au niveau de Roméo et Juliette ?
On est proche de la fin, on arrête fin juin et on reprendra en octobre pour une vingtaine de dates. Ensuite chacun partira sur ses projets personnels. Louvin veut remonter de nouvelles comédies musicales…
Pars-tu en vacances cet été ?
Je n’aurai pas le temps ! (Rires) Je vais tourner en août un film d’un réalisateur qui s’appelle Robert Salis. Il vient du documentaire et il adapte au cinéma une pièce de Jean-Marie Besset, « Grande école ». J’ai le premier rôle et je joue l’histoire d’un garçon de province qui rentre dans une grande école de commerce. Ce changement d’univers va remettre en question sa vie professionnelle et affective. Et puis il y a « Les Insolistes » avec Pablo Villafranca, un spectacle pour lequel je suis metteur en scène. C’est à bas de musique avec des chansons françaises du début du siècle qui dérape très très vite… on est en plein Deschiens ou Chanson plus bifluorée. On est allé à Avignon en mai et on a joué le 11 juin au Ciné 13 de Claude Lelouch à Paris. Maintenant on espère une plus grande production afin de jouer dans de plus grandes salles. Et puis j’écris de mon côté et je pense qu’un jour je finirai par réaliser mon film.
Une anecdote sur le tournage du clip de « Comment lui dire » ?
On s’est retrouvé au milieu des croates, c’était épatant. J’ai découvert des gens et un pays que je ne connaissais que par ma culture ciné, par Kusturica (« Chat noir, chat blanc »). Il caillait sévère ! (Rires) D’ailleurs on voit mon manteau qui voltige et ce n’est pas un ventilo, c’est vraiment le vent ! Pour finir, je tombe dans l’Adriatique qui était à 12°C ! Je suis tombé une fois et quand Redha, le réalisateur a vu ma tête, il m’a dit : « C’est bon, on garde la prise ! » (rires)
Pour finir, que penses-tu de Star Academy ou Popstars ?
Je préfère ne pas en parler, je n’ai rien à dire… C’est pas mal pour les gens qui ont du talent et qui n’ont pas les moyens de percer mais il se trouve que j’en vois peu, à part Patrice et Olivia, qui arrivent à me convaincre. J’ai l’impression que la plupart n’ont aucune véritable envie artistique. Quant à Loft Story, c’est d’une vulgarité étonnante. Je ne comprends pas comment des gens peuvent se retrouver là-dedans, moi je ne m’y retrouve pas du tout…