Super stars, oct-nov 2001

 

Le retour des comédies musicales.

Les Rois du Monde emmènent Juliette au Québec.

 

Cécilia Cara, Damien Sargue, Philippe D’Avilla et Grégori Baquet, respectivement Juliette, Roméo, Mercutio et Benvolio sont allés à Montréal pour amorcer une campagne de promotion en vue de la tournée qu’ils feront en 2002 au Québec. Super Stars y était. Pour vous, nous avons recueilli les confidences des artistes dans les rires et la bonne humeur.

 

J’ai appris que vous ne veniez pas en janvier au Québec finalement ?

Damien : Ce n’est pas encore sûr mais ce sera probablement en août 2002.

 

C’est la troupe originale qui viendra ?

Damien : Normalement oui. Bon, Isabelle (Ferron) qui jouait Lady Capulet est déjà partie. Elle a été remplacée par Véronique, heu ?

 

(Cécilia Cara nous rejoint à ce moment-là. Je ne l’ai pas vu arriver et elle n’ose pas nous déranger.)

Damien : Comment elle s’appelle déjà, celle qui remplace Isabelle ?

Cécilia : Karoline Blandin, je crois.

 

(On se dit bonjour et Cécilia s’assied. Je lui explique que nous faisons un point sur leur venue à Montréal. Sans son costume de scène et son maquillage, on se rend compte à quel point la jeune fille est jeune.)

 

J’aimerais maintenant que vous me parliez de vos caractères respectifs. Damien, parlez-nous de Cécilia ?

Damien : Cécilia a 17 ans. C’est La Juliette. S’il ne devait y en avoir qu’une, ce serait elle. Dans la vie de tous les jours c’est quelqu’un qui reste … Tu te bouches les oreilles Cécilia … C’est quelqu’un qui reste très pure, très vraie, qui fait des choses avec son cœur et qui ne va jamais se forcer. Une énorme franchise, donc c’est très agréable.

 

C’est la plus jeune. Comment cela se passe-t-il ?

Damien : Ce n’est pas parce que c’est la plus jeune qu’on va la couver. Elle a appris en même temps que tout le monde et sue aussi bien que tout le monde. Et puis je pense qu’elle n’aimerait pas ça qu’on la couve.

 

Cécilia, parlez-nous de Damien ?

Cécilia : Alors, Damien, c’est quelqu’un de vrai. Il est très à l’écoute, rassurant aussi. Il est calme. La première fois que j’ai dû chanter avec lui, ce n’était pas facile. Je n’avais jamais chanté comme ça, avec un garçon. En plus, ça devait être des scènes tendres mais Damien m’a guidée. C’est aussi pour ça que ça s’est bien passé. Et puis on a les mêmes valeurs familiales. Il est très proche de sa mère comme moi de ma famille. Ca nous permet d’échanger plein de choses. C’est un rêveur en plus.

 

Parlez-moi des autres (Grégori Baquet et Philippe d’Avilla, occupés à une séance photo) ?

Damien : Il n’y a rien à dire !!!

Cécilia : Oh là là …

 

D’accord. On va les attendre alors hein ? … Comment ça se passe quand vous partez en tournée ?

Damien : C’est la vie de famille ! On est une cinquantaine dans la troupe alors ça fait du monde. On se lève le matin et on se rencontre. On se couche le soir et on se rencontre. C’est vraiment tout le temps, tout le monde ensemble. Ce n’est pas forcément toujours évident.

 

Ca ne crée pas de tensions ?

Damien : Il y a des moments où c’est parfois difficile, mais quand même dans l’ensemble, ça se passe super bien.

 

Cécilia, qu’est-ce qui vous plaît ou vous déplaît dans votre personnage ? Vous interprétez un mythe, un idéal. Ca ne doit pas être tous les jours facile à porter ?

Cécilia : Quand on m’a dit que j’allais être Juliette, je me suis vraiment demandée comment j’allais pouvoir la jouer. En plus, Juliette était brune et les gens se la représentaient brune. Il fallait lui donner une dimension nouvelle … J’aime sa façon d’aller toujours au bout de ce qu’elle fait, de vivre pour ce qu’elle veut. Elle se pose des questions, elle vit.

 

Et Roméo ?

Damien : C’est un personnage mythique aussi. Ce qui m’a paru difficile, c’est de porter le rôle de ce solitaire. Je me voyais déjà tout seul. Ce n’était pas évident. Pour le reste, c’est un beau personnage. Il aime et va jusqu’au bout de son amour.

 

(Grégori et Philippe nous rejoignent pendant que Damien parle de Roméo. Ils s’installent avec nous et nous reprenons l’entrevue.)

 

On va revenir un peu en arrière pour que vous répondiez aux mêmes questions que Damien et Cécilia. Grégori, parlez-nous de Philippe ?

Greg : Ca fait 2 ans que je le connais. Je dois avoir 3 amis dans la vie et je les connais depuis 15 ans. Donc, pour parler de Philippe, on verra dans 13 ans. Bon, sinon, quand même, c’est un camarade de scène sympathique. En plus, on partage la même loge, et comme on a le même genre de parcours, on a tous les deux fait du théâtre, on parle beaucoup. Ca se répercute sur scène.

Phil : Et vice-versa ! Nos rôles et l’ambiance sur scène se répercutent sur le privé.

 

Pour le reste, vous êtes d’accord ?

Phil : Sur tout ! Sauf que moi je le déteste alors qu’il m’aime. Mais je suis payé, moi, alors …

 

Grégori, vous interprétez Benvolio. Qu’est-ce qui vous plaît et vous déplaît dans ce personnage ?

Greg : Il ne meurt pas ! Ca me permet de rester tout le spectacle. Ce qui me déplaît ? … De ne pas mourir parce que je n’ai pas de scène super émouvante à jouer.

 

Philippe, vous êtes Mercutio. Que pouvez-vous en dire ?

Phil : Mercutio est le joyeux luron de service. Il est dans les excès. Dans le jeu comme en amitié. D’ailleurs il en meurt. Mais je l’aime bien quand même.

 

Vous avez déjà tourné 4 clips, Aimer, Vérone, Les rois du monde et On dit dans la rue. Qu'est-ce qui est différent par rapport à la scène ?

Damien : Pour Cécilia et moi, c’est très nouveau. Alors que Grégori est habitué aux tournages. Philippe aussi. C’est particulier. Tu ne fais rien pendant 3 heures et tout d’un coup, on te dit que c’est à toi. Il faut arriver à être parfait du premier coup.

 

Cécilia, finalement, vous n’en avez fait qu’un ? (Aimer)

Cécilia : Non, j’étais là sur tous les clips. On y était tous d’ailleurs.

 

Y a-t-il d’autres clips de prévus ?

Phil : Sûrement … mais là, on vient de terminer On dit dans la rue. Il y en a 2 versions d’ailleurs. Le clip normal et un clip qui fait plus cinéma, de 5 minutes et quelques, où il y a même des répliques. Il y avait les projos partout, ça faisait très cinéma.

Greg : On l’a tourné à Pigalle. C’était plus petit. Alors que Les Rois du monde, sur la Grand Place, c’était impressionnant. Il y avait tous les danseurs dans la rue, une grande chorégraphie. On s’était bien amusés sur ce clip.

Phil : Ca faisait très West Side Story, avec la chorégraphie.

 

La tournée reprend quand ?

Phil : Début septembre. On sera à Paris en octobre.

 

Comment se sont passées vos vacances ?

Greg : Pas assez longues !

 

Vous avez travaillé pendant vos vacances, pendant la coupure sur Roméo et Juliette ?

Phil : A part Montréal, non.

Greg : C’est fatiguant, des cafés et des pains au chocolat toute la journée !

 

Vous n’êtes pas partis en vacances tous ensemble quand même ?

Greg : Si, si, avec Gérard Presgurvic (l’auteur) et les 50 danseurs, techniciens, tout le monde !

Phil : Sérieusement, on est quand même partis prendre un peu de soleil.

 

Qu’est-ce qui vous semble le plus difficile sur cette aventure ?

Greg et Phil ensemble : La durée !

 

Parce que vous jouez 6 jours sur 7 ?

Greg : Pas seulement. C’est la durée dans le temps. Ca fait 2 ans qu’on a commencé et on en a encore pour au moins 1 an ½.

 

Quels sont vos meilleurs ou pires souvenirs de scène ?

Greg : C’est tous les soirs le pire et le meilleur !

Phil : Malgré la durée du spectacle, ça s’est toujours très bien passé sur scène et toujours avec bonheur.

Greg : C’est pas mal grâce à Redha qui a travaillé à ce que tout le monde se sente bien.

Phil : Mon meilleur souvenir, c’est quand même à Bruxelles. Je suis belge, donc j’étais chez moi.

Damien : Il avait son fan club qui l’a sifflé et tout.

 

Vous avez déjà eu des trous de mémoire ou des fous rires sur scène ?

(Damien a notamment admis lors d’une entrevue avec le magasine québécois Flash qu’il a tendance à s’endormir sur le tombeau pendant la scène où il meurt)

Tous : Tous les soirs !!!

Damien : Mon truc, c’est de faire rire Juliette.

Greg : De lui postillonner dessus surtout !

Phil : Non, attendez, moi j’ai un souvenir particulier. On était en tournée. Dans la scène où j’affronte Tybalt. Je tombe après qu’il m’ait assassiné et lui, jette le couteau.

Greg : Le couteau est très important parce qu’il ressert à Roméo pour tuer Tybalt.

Phil : Et le couteau a roulé au bas de la scène. Il a fallu qu’une danseuse, dans le jeu, descende de la scène, récupère le couteau, et remonte sur scène.

Damien : On était tous là à regarder le couteau rouler …

Phil : C’était dur de garder son sérieux. Moi, j’étais en train d’agoniser, il ne fallait pas que j’aie un fou rire.

Greg : Et nous on le regardait en nous retenant aussi de rire. La danseuse, Tony (Antonietta), est descendue devant la scène en dansant, mais la scène était trop haute pour qu’elle remonte. Il a fallu qu’un autre danseur vienne l’aider à remonter. Elle est revenue poser le couteau en faisant des grands gestes, comme si c’était prévu.

 

Et vous, Juliette ? Monsieur Roméo vous fait rire ?

Cécilia : Maintenant, c’est devenu une habitude

Damien : C’est souvent dans la même scène.

Cécilia : C’est le lendemain de la nuit de noces. Le départ de Roméo. Il doit se lever du lit et s’enrouler dans le drap. Il part en le mettant sur l’épaule.

Damien : Façon Jules César (il mime la scène, faisant mine de lancer un drap par dessus son épaule, le menton haut).

Cécilia : Et moi je dois lui dire « Ne pars pas Roméo ».

Damien : Mais comme elle pouffe de rire, ça donne plus « Ne pleure pas ».

Phil : Il y a quand même une scène où on peut rire librement. C’est la scène du bal. C’est une fête donc on se laisse aller. Ca décontracte avant la succession de cadavres qui va suivre !

Greg : On a tous des écouteurs dans les oreilles pour les retours de voix, donc on peut presque tous se parler sur scène et se raconter de grosses bêtises.

Cécilia : Je vous entends d’ailleurs !

Phil : Mais on attend que tu nous répondes, ma chère !

 

Avez-vous d’autres projets professionnels en cours ? Des albums solos ?

Greg : Un film porno ! Non, je blague. Mais par contre, c’est vrai que je vais sûrement tourner dans un film en octobre.

 

Vous allez arrêter Roméo et Juliette pendant ce temps là ?

Greg : Non, je ferai les deux. Le tournage la journée et sur scène le soir.

 

Au début de l’aventure, vous avez dit que vous vouliez continuer « Une femme d’honneur » (avec Corinne Touzet). Vous l’avez fait ?

Greg : Malheureusement non. Je n’avais vraiment pas le temps. En plus, ils tournaient à Auxerre. C’est déjà à 1H30 de train. Maintenant, ils tournent à Toulon. C’est 5 heures de train. Ce n’est plus possible du tout. Mais j’ai gardé de bons contacts avec toute l’équipe, donc s’ils continuent quand j’aurai fini Roméo et Juliette, pourquoi pas ?

 

Des albums solos ?

(Grégori secoue négativement la tête)

Phil : Moi je pense plutôt que je retournerai plutôt sur les planches des théâtres.

Damien : J’ai quelques contacts pour un album, mais pour l’instant, je n’ai vraiment pas le temps d’y penser.

Cécilia : Un album solo ? Pourquoi pas…

 

Bon, si je ne posais pas la question, je ne ferais pas mon travail. Comment vont vos amours ?

Tous ensemble : Bien, merci, et les vôtres ?

 

 

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