Télé club plus, juin 2001

 

Les loubards de Vérone

 

Vous avez rêvé l’été dernier avec « Aimer », vous danserez l’été prochain sur « On dit dans la rue ». C’est le nouveau single de « Roméo et Juliette » qui sort le 18 juin avec un clip très actuel.

 

Les rois du monde n’ont pas dit leur dernier mot !

 

Tenues cuir, bagarres dans un quartier chaud…Pourquoi ce côté trash ?

Grégori : On a beaucoup fait de promo sur nous trois pour « Les rois du monde » et on a eu un peu peur du côté boys band bien propre. Ce qui était intéressant, c’est de montrer la partie du spectacle où on se déteste, où on se bagarre jusqu’au meurtre.

Damien : Dans le clip, on est plutôt déglingués. Pantalons baggy avec la Sainte Vierge dessus, blouson en cuir, chemise avec des manches déchirées. Et les cheveux gras !!!

 

C’est vrai que « On dit dans la rue » a été choisi par le public ?

Philippe : Oui, c’est ce qu’on nous a dit. Les fans ont voté pour ce titre.

 

Comment s’est passé le tournage ?

Damien : On a tourné le dimanche à partir de 20 h et jusqu’au lendemain 9h30. Le deuxième jour, on a tourné 10 h et on a embrayé sur le spectacle. Mais on s’en remet.

Grégori : Moi j’ai encore du mal à m’en remettre. C’est l’accumulation de la fatigue depuis 2 ans. On a tous des petits bobos, des allergies, un coude démis, des entorses. Mais on s’aperçoit que l’on peut aller encore plus loin dans l’effort.

 

Comment faites vous pour éviter la routine ?

Grégori : Moi je suis assez terre à terre, j’ai tendance à le prendre comme un métier.

Philippe : Mais c’est justement parce que c’est un métier que tu gardes la magie. C’est vrai que de voir tous les soirs les mêmes têtes, ça devient un peu routinier. Mais sur scène tu retrouves la magie.

Damien : Ce métier nous donne tellement de joie qu’on ne peut qu’y mettre son cœur. Chaque soir j’essaie d’y mettre ce que j’ai vécu dans la journée.

 

 Comment restez-vous connectés à la vie de tous les jours ?

Grégori : Je me force à faire autre chose. Et mon fils est une réalité bien flagrante.

Philippe : Comme le spectacle est très exigeant, tu n’as pas le temps de délirer genre « je suis une star ». Et quand tu rentres chez toi, ta vaisselle t’attend et tu dois filer faire les courses pour remplir le frigo. Comme tout le monde.

 

 Est-ce que ce qu’on vous dit dans la rue vous touche ?

Philippe : Ca dépend de ce qu’on dit et d’où ça vient.

Grégori : D’une manière générale, j’écoute les critiques. Mais les ragots bêtes et méchants sur ma vie privée, ça ne m’intéresse pas.

Damien : J’écoute les critiques, c’est toujours intéressant. Mais les seules que j’écoute franchement, ce sont celles de mes proches. Je demande souvent à mon entourage son avis sur certains choix. Et je les écoute beaucoup parce qu’on n’est pas à l’abri d’un pétage de plombs. A partir d’un moment, tout devient trop facile. Il faut garder les pieds sur terre.

 

 Changeons le titre du single : on prend des photos dans la rue, ça fait parti du jeu ? 

Grégori : Ca m’énerve ! J’ai bien réfléchi et ça n’est pas parce qu’on fait un métier public qu’on a le droit de nous voler notre image tout le temps. Maintenant, je refuse même de prendre des photos dehors avec les fans. Quand c’est dans le cadre du travail, OK. Mais dehors avec mon fils, hors de question. J’ai vu des sites internet dans lesquels il y a la photo de mon fils, sans qu’on me le dise. C’est un peu énervant. Rien n’est méchant mais il faut mettre des limites.

Philippe : On a diffusé mon numéro de téléphone sur Internet, ma plaque d’immatriculation, des choses comme ça. Ou encore les voitures qui te suivent jusque chez toi. Il y a quelque chose de pervers dans le show-biz. Je donne tout pendant trois heures, sur scène. J’estime que j’en donne largement assez pour en garder pour moi. Trop en dire tue le métier. Et notre métier, c’est de vendre du rêve.

Damien : La vie professionnelle est une chose, la vie privée, une autre. Les gens me connaissent en ce moment uniquement parce que j’interprète le rôle de Roméo. Ca n’est pas une raison pour que ma vie privée soit étalée. Si je le voulais, je la déballerais, si j’avais envie qu ‘elle soit publiée. Mais là, d’un seul coup, on devient un jouet, un personnage et tout le monde veut se l’approprier. Ca fait le deuxième procès que je fais et je vais gagner. Ca va leur faire mal parce qu’ils sont dans leur tort. Je ne veux pas y penser tous les jours parce que sinon je ne vais plus vivre. Mais c’est vrai que si je surprenais quelqu’un me photographiant, je lui mettrais mon poing en pleine gueule.

 

Ca vous oblige à ne plus vivre normalement ?

Grégori : On peut vivre normalement. A Paris, les gens sont quand même habitués à croiser des vedettes.

Philippe : On n’est pas Patrick Bruel non plus. Disons que ça nécessite des agencements. Tu évites le métro aux heures de pointe, tu mets ton téléphone sur liste rouge et quand tu vas faire tes courses, tu t’habilles le plus neutre possible…

Damien : Je pense que je ne m’habituerais jamais aux regards insistants des gens dans la rue.

 

 

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